Go home

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« Le travelling est une affaire de morale » Jean-Luc Godard (?)

Je n’accepte pas une seconde du gros film de YAB titré Home. Pas une seconde, ça veut dire : depuis le générique écrivant le mot home à partir des noms de marques de consommation et mode du groupe PPR (si, si !), au premier plan en hélico avec voix qui me tutoie pour me dire que je salope ma planète. Je ne parle même pas du ridicule logo art nouveau Europa du producteur.

Une cause (peut-être) juste ne justifie pas tout, et même une « belle image » peut-être bien laide « à l’intérieur ». Une question d’intention.

Totalement irrecevables : – l’esthétisme de beauf de Paris-Dakar, le boucan des hélices effacé, bien-sûr, – le bruit remplacé par une musique manipulatrice, pseudo « world » omniprésente, – le discours terrible assurant un « film sans carbone » puis qu’on a « racheté » le carbone émis ! – le greenwashing (blanchiment « écologiste ») grossier de Pinault et Besson. – le sermon insupportable du grand public, enfants compris (comme si les enfants abîmaient la terre), – la négation de l’histoire, de l’économique et bien-sûr du politique dans le propos « écologiste » qui évite donc soigneusement la réflexion sur son sujet, – la négation de la vérité humaine dans les images, hygiénisée par la vue aérienne, – la culpabilisation de ceux qui ne peuvent rien, – sans parler du matraquage des enfants à l’école et des employés des groupes PPR par l’arrosage de DVD « offerts » Bref un vrai piège…, ce film. et ça je n’aime pas. L’esthétique n’est pas un argument, à ce compte là j’arrive presque à préférer les images de la photographe-cinéaste Leni Riefenstahl.

Critiques Bref, du coup, je me suis senti moins seul en écoutant l’indispensable avant dernière émission de Mermet. Quelques articles aussi, plus ou moins drôles (Fluctuat, Rue89).

Trois propositions (ciné) pour mesurer le gouffre esthétique (et écologique) Et pour ceux qui diraient qu’il est facile de critiquer ou de vider son sac, rebondissons positivement en proposant des films à voir ! Un film sur le respect de la terre se filme peut-être au ras du sol, non ? En contact avec celle-ci. Derzou Ouzala de Akira Kurosawa, par exemple, infiniment beau, émouvant. Et surtout, le film Koyannisqatsi de 1982 de Geoffrey Reggio (musique de Philip Glass), que YAB a totalement pompé et qui est bien meilleur. le mot Koyaanisqatsi signifiant en indien Hopi « la vie déséquilibrée », le film est sans commentaire et pourtant éloquent. Un article de Wikipedia sur le film d’Al Gore « Une vérité qui dérange », que je n’ai pas encore vu mais semble plus intéressant à la lecture de l’article, ne serait-ce que par son approche polémique, même si elle est controversée (au moins, voilà de quoi discuter, réfléchir). Et pourquoi pas, après tout, les œuvres du faiseur d’images hollywoodien Roland Emmerich. Les films catastrophes comme Le jour d’après ou le futur 2012 ne semblent pas… plus catastrophiques ;-) Ils proposent, grâce aux images de synthèse, des visions de l’apocalypse qui marquent l’imaginaire, voire remuent nos instincts de survie animaux. PS : l’image est issue de l’iconothèque bublique de la nasa : « NASA/courtesy of nasaimages.org »