Steve Jobs est mort à l’âge 56 ans hier.
Cette disparition sonne comme le signal à l’informatique qu’elle va pouvoir se rendormir dans sa tristesse computrice et grise, revenir aux ronds de cuir (pas pour le software, certes, mais le hardware sans aucun doute). Elle revient donc aux Steve Ballmer et autres de l’industrie. Jobs parti a sans doute laissé une feuille de route costaud pour sa firme, de quoi garder les 5 ans d’avance qu’il a indéniablement sur ses rivaux. Mais il a sans doute aussi manqué le tournant du libre pour assurer la pérennité de « sa » pomme.
Quelques interviews et propos intéressants et émouvants de ce génie de l’usage qui a façonné le monde numérique commercial contemporain par ses intuitions, son succès et… tous ses imitateurs. Sa pugnacité, incroyablement stimulante quand Apple était l’outsider, sinon le marginal, a fini par ressembler à de l’arrogance en situation de domination. Une limite à la vision de Jobs ? S’il a su construire l’empire le plus lourd du système capitaliste (1er capital au monde, finalement), l’ouverture (formats et licences ouverts) aurait été sans doute un pari payant, sa conception exclusive et fermée des affaires risque de coûter cher à la firme sur le long terme, une fois son mentor évanoui.
Une génération entière d’utilisateurs se trouvant « orphelins », en particulier les graphistes qui ont connu la naissance du mac et tous ses apports, leur position risque de changer. Ainsi, le débat (graphique et au-delà) sur l’informatique commerciale et l’informatique libre va sans doute évoluer et se radicaliser dans les années à venir…
Voilà, Steve Jobs mort, on va pouvoir se désintéresser de nouveau des ordinateurs, d’une certaine manière. Ça nous fera du temps libre. Ou alors s’engager ? mais une chose est sûre, ce sera différent car les ordinateurs n’ont pas d’âme, again.
Le Discours de Stanford en 2005, la vie, la mort, la typographie… http://www.polylogue.org/commentaires.php?id=146_0_1_0_C
La fameuse interview de 1987 à Playboy sur gizmodo.com
Source http://www.wired.com/epicenter/2011/10/jobs/ [màj] ce soir la masse d’articles produits est telle dans le monde que je n’ai pas le courage de lister. De l’hommage au débat virulent, on retrouve toute la passion Jobs cristallisée en écrits.