« Le Enième salon du livre va ouvrir ses portes et certains se demandent peut-être à quoi bon. La réponse est simple et bifide. Il y a le côté, disons, négatif: pas le droit de fumer, des sandwiches au prix SNCF, des gueules d’écrivains qu’on préférerait invisibles sous une housse en plastique, […] » On peut faire cette promenade de salon avec Claro sur son blog. Même, il paraît qu’on peut venir l’écouter et lui parler et même le toucher s’il veut bien dans un endroit moins grand, jeudi 27 mars à 19h à la Galerie Anatome sur le thème :
Finalement qu’est-ce qu’aimer les livres ? Leur sacrifie-t-on ses nuits pour leurs beautés ?
Claro est auteur et traducteur, plutôt ami de « l’intraduisible ». En partant de son expérience et de ses découvertes au sein des livres de Mark Z. Danielewski La maison des Feuilles et Ô Révolutions, il montre et raconte ces récits dont l’écriture inclut la composition typographique, phagocytant la question de leur forme. Un livre est tout de même une drôle de chose. Peut-on imaginer qu’un autre lieu saurait être comme un livre ? Si c’était une maison, elle deviendrait infiniment plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. Un milieu soudain étrangement inquiétant, intime mais peut-être hostile, fascinant et déroutant, à explorer en aventurier perdu d’avance.
Peut-on imaginer un livre qui guérirait du parallélépipèdisme chronique, pour se faire tout simplement, et parfaitement, circulaire ? C’est impossible. Rond, un livre n’est plus reliable, ses pages ne tiennent plus ensemble. Ce n’est plus un livre. La quadrature du cercle. Essayons: la page de gauche et celle de droite se cherchent, se tournent et retournent en révolutions de 360 degrés, ou 69, une spirale Yin et Yang, Roméo et Juliette en accélération fatale. Ici encore, lecture n’est pas immobilité.
Claro, fut un moment libraire, « Chaque soir, je rapportais du magasin une dizaine de bouquins, je les parcourais et je les remettais en place le lendemain. Je fourre mon nez dans les livres comme d’autres dans un moteur. Leur construction m’intéresse. »
La Maison des feuilles, de l’américain Mark Z. Danielewski est un roman atypique. La narration à plusieurs niveaux est prise en charge par un éclatement de la mise en page, laquelle redouble à son tour l’espace en perpétuelle expansion de la maison-thème. Une démarche jubilatoire à la croisée de la tradition et de l’innovation – et une aventure pour le lecteur.
Jeudi 27 mars 2008 à 19 heures à la galerie Anatome À l’occasion de l’exposition « les plus beaux livres français de l’année 2007 »